Mouton précoce et rustique, le Roussin est une race d'herbage bien adaptée au climat océanique, aux pluies et au vent et qui est peu exigeante, tirant bien partie des zones pauvres comme des riches pâturages. Les troupeaux, qui sont en général inférieurs à 50 brebis, ont un agnelage qui se déroule en hiver. La prolificité est naturellement très élevée et atteint 185 %.
Elle répond en tous points aux exigences de l'élevage moderne : productivité et autonomie. C'est une brebis très facile à mener, calme, demandant peu de soins et une alimentation modérée. Sa valeur laitière lui permet d'alimenter sans difficulté ses agneaux. Très maternelle, elle les élève et les défend, limitant au minimum les interventions de l'éleveur. Les mises-bas sont toujours faciles.
En 2003, un centre d'élevage a été mis en place de manière à gérer conjointement la sélection pour la résistance à la tremblante et la variabilité génétique de la race. Ce double objectif est désormais atteint. Aujourd'hui grâce à ce centre d'élevage, les éleveurs travaillent sur un programme de résistance au parasitisme en lien avec l'INRA. C'est un outil performant au cœur du schéma de sélection de la race.
"Aujourd'hui, des jeunes éleveurs choisissent le Roussin pour leur installation,
tant par passion que par raison, car avec le Roussin, les deux ne sont pas incompatible !!!"
Tête : Sans corne, courte, éveillée, faciès expressif, couverte d'un poil brun roux. Une fibre de laine (analysée séparément) est de couleur brun foncé à effet roux à son extrémité. Globalement, le rendu de couleur ne doit être ni trop foncé, ni trop clair.
Le front n'est en général pas lainé.
Profil droit avec légère dépression au niveau des yeux.
Le chanfrein est légèrement concaviligne, couvert de poils fins et courts, peau brune ou saumonée et parfois pigmentée. Joues découvertes avec des muqueuses foncées.
Oreilles : Implantées haut et dressées, mobiles. Couvertes de poils fins et courts, peau brune saumonées parfois pigmentées. Joues couvertes. Muqueuses foncées.
Tronc : Droit, large et régulier. Poitrine ouverte et descendue. Reins épais et bien attachés.
Testicule : Ils sont bien attachés (pas trop pendants) et non lainés.
Membres : Couvert d'un poil identique à celui de la tête. Épaules relativement bien arrondies. Gigots bien développés, épais et descendus.
Aplombs : Membres bien écartés, ossature fine.
Laine : Toison demi longue (mèche de 5 à 7 cm finesse 3) de couleur blanche, s'arrêtant aux membres inférieurs et postérieurs quelques centimètres au dessus du genou et du jarret. La laine ne doit pas couvrir la tête.
Durant leur première année, les jeunes peuvent avoir une laine courte sur le ventre, les membres postérieurs et éventuellement un toupet sur la tête, qui disparaît avec l'âge.
On recherche plutôt des animaux à laine courte et dense.
Mamelle : L'attache de la mamelle est ferme et ne permet pas que celle-ci soit distendue, malgré un volume et un poids important en lactation. Sur une brebis tarie, la mamelle résorbée ne doit pas être apparente.
Effectifs et performances 2022 :
Nombre d'élevages : 58
Nombre de brebis agnelées : 3612
Prolificité des adultes : 1,74
Nombre moyen de mise-bas/femelle : 1
Poids des femelles adultes : de 60 à 80 Kg
Poids des mâles adultes : de 90 à 110 Kg
Les agneaux produits donnent des carcasses de 18 à 20 Kg qui font l'objet d'une très forte demande dans le Cotentin.
Élevés pour la plupart à l'herbe, ils présentent une capacité de croissance comparable à celles des grandes races à viande. Ils donnent un gras blanc et ferme apprécié des connaisseurs locaux.
La Roussine produit des agneaux correspondant parfaitement aux critères du marché national en termes de poids, de conformation et d'état. Les éleveurs en bordure de mer produisent les fameux agneaux de "Prés Salés" du Mont-Saint-Michel, valorisé sous AOP.